Viaduc de Roquemaure : rénovation des fondations

publié le 13 novembre 2020 (modifié le 14 novembre 2020)

Les piles de cet ouvrage situé sur l’A9, immergées dans le Rhône depuis presque 50 ans, nécessitent une intervention pour lutter contre la corrosion.

Ce chantier est très insolite car Il marie plusieurs enjeux : la sécurité, des travaux de rénovation en milieu fluvial et un environnement sensible (le Rhône est classé Natura 2000). Les travaux subaquatiques nécessitent des plongeurs scaphandriers et des cordistes.

Ce sont 4 des 5 piles de l’ouvrage qui sont rénovées. Chaque pile repose sur 4 pieux (de 20 à 30 m de long) dont environ 1/3 est immergé dans le lit du Rhône (les 2/3 restant sont ancrés dans le sous-sol). Ces pieux sont constitués de tubes d’acier qui ont été mis en place par "battage" puis remplis de béton armé à l’origine.

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Les travaux sont réalisés depuis un ponton arrimé au fond de l’eau.
Afin de protéger les pieux de la corrosion, la technique retenue consiste à recouvrir la partie immergée du pieu d’une "chemise" métallique, appelée virole. Pour chaque pieu est mis en place, à l’aide d’une pelle mécanique, 2 à 3 viroles de 2,50 m de diamètre qui sont ensuite assemblées sous l’eau par les équipes de plongeurs. Les viroles étanches sont ensuite remplies de mortier (mélange de sable et de ciment). Durant cette opération, le mortier injecté entre le pieu et la virole prend la place de l’eau qui est aspirée. Le mélange sable/ciment/eau est savamment dosé pour faire prise. Un laboratoire installé sur le ponton effectue des mesures de vérification pour chaque injection.
Afin de lutter contre "l’affouillement" (érosion causée par les forts courants), autour de chaque pieux est réalisé la pose d’un géotextile au fond du Rhône. Puis, sur ce géotextile, on réalise un enrochement constitué de 2 à 3 couches de blocs de pierre. La position de chaque bloc est vérifiée à l’aide du GPS.

 
Le chantier mobilise 100 personnes, dont 25 cordistes et 16 scaphandriers. Démarrés en juillet, les travaux sont en cours d’achèvement. La maîtrise d’œuvre et la coordination ont été assurées par Corinthe, la coordination sécurité et la protection de la santé par Europacte, les travaux par Vinci Construction Maritime et Fluvial, le contrôle extérieur environnement par Seged et le contrôle extérieur sécurité par Prométhée.

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