AscoTP

Le traitement des données

Le géomètre peut s’impliquer à chaque stade d’un projet, de l’état des lieux (levé initial) au traitement numérique et graphique des données ainsi obtenues, puis à l’exploitation de celles-ci en matière de travaux publics notamment. Plus généralement, savoir lire un plan est indispensable pour toute personne souhaitant intervenir sur un chantier avec une vision globale de celui-ci. À travers le suivi d’une intervention concrète, et de ses différentes étapes sur le terrain, Planète-TP vous montre une application des méthodes aujourd’hui pratiquées…

Introduction

publié le 20 avril 2009 (modifié le 24 février 2010)

Dans le cadre de la transformation de son Plan d’Occupation des Sols (P.O.S.) en Plan Local d’Urbanisme (P.L.U.), la commune de Roinville (91410) a créé une zone à urbaniser où elle souhaite autoriser l’implantation d’un futur lotissement.

Le rôle du géomètre consiste à :

  • réaliser un levé topographique pour l’état des lieux,
  • effectuer une délimitation du périmètre pour le bornage,
  • prévoir pour l’aménagement du lotissement :
    • sa composition,
    • la division parcellaire,
    • le dimensionnement de la voirie et des réseaux d’assainissement d’eaux pluviales et usées,
    • l’implantation des lots et de la voirie,
    • le plan de récolement,
    • l’établissement d’un règlement,
    • les démarches administratives.

En matière de travaux publics, l’intervention va concerner plus spécifiquement :

  • le terrassement (calcul des cubatures et des mouvements de terre pour préparer les fonds de forme),
  • les travaux de voirie (préparation de la réalisation de la structure et des équipements),
  • les réseaux divers (position des regards et tranchées, implantation des canalisations, courant fort et courant faible...),
  • les bâtiments (implantation d’axes),
  • les implantations liées à l’amélioration des sols (drainage, capacité portante).

Cadre réglementaire

Le décret du 3 Mars 2006 fixe les conditions du rattachement au nouveau système de référence national. Dans le cas présent, le donneur d’ordre étant une collectivité locale et le lotissement s’étendant sur plus d’un hectare, le rattachement en RGF 93 et IGN 89 est obligatoire.

Plan Local d’Urbanisme

publié le 14 avril 2009 (modifié le 24 février 2010)

La zone à urbaniser, dénommée AUBd dans le PLU ci-dessus, est située dans le hameau de Marchais. Le plan indique également le Coefficient d’Occupation des Sols (COS), qui sert à savoir quelle proportion de surface bâtie (tous niveaux compris) peut abriter un terrain. Un COS de 0,20 signifie donc que la surface bâtie peut occuper 20 m2 pour 100 m2 de terrain.

 

Cadastre

publié le 14 avril 2009 (modifié le 24 février 2010)

Extrait du plan cadastral mentionnant le périmètre du futur lotissement. On note l’adjonction d’une antenne supplémentaire, au nord-ouest, afin d’établir une liaison avec le centre-ville (superficie 2 hectares, échelle approximative 1/4500e).

Esquisse

publié le 14 avril 2009 (modifié le 24 février 2010)

Esquisse de plan de composition : l’aménagement de ces 2 hectares devra comporter une vingtaine de lots privatifs, deux voiries de desserte interne, des espaces verts et aires de jeux. Le raccordement aux réseaux d’eaux potable, usées et pluviales existants est prévu, ainsi que les branchements en électricité et téléphone.

Polygonation

publié le 14 avril 2009 (modifié le 25 février 2010)

Première étape, déterminer une station de référence en RGF, c’est-à-dire par rapport au RGP (Réseau GPS Permanent). Deux stations permanentes GPS, dont les mesures sont téléchargeables sur Internet, fournissent déjà leurs données : celles de Paris-Nation (PANA) et de Villiers-Saint-Frédéric (VSFR) .

Une troisième station est nécessaire pour calculer S1 : ce sera celle de l’IGN, matérialisée par une borne au sud des Yvelines.

Les autres stations sont déterminées à partir de S1, pour former un chemin polygonal permettant de disposer des distances et des angles et dessinant une figure géométrique entièrement rattachée au système de référence.

Mesures et calculs

publié le 14 avril 2009 (modifié le 25 février 2010)

On peut voir ci-dessus l’ordre de réalisation des mesures, avec la station S1 qui reste constamment en référence, ainsi que les stations permanentes PANA et VSFR. Le site des Yvelines (Ste-Mesme) sert uniquement pour calculer S1. On constate également que chaque station est calculée deux fois, pour contrôle.

 

Grâce au tachéomètre, le fichier est ensuite téléchargé dans un logiciel qui va calculer la position du semis de points. Tous les points de détail (angles et distances) sont transférés depuis l’appareil dans une géobase.

Dans l’image ci-dessus, « HP » indique la hauteur du prisme, « AH » l’angle horizontal, « AV » l’angle vertical et « DI » la distance inclinée (distance selon la pente).

Visualisation

publié le 14 avril 2009 (modifié le 25 février 2010)
Visualisation de la polygonation

Rayonnement

publié le 14 avril 2009 (modifié le 25 février 2010)
Visualisation de l’ensemble des points pris depuis chaque station, par rayonnement

Semis de points

publié le 14 avril 2009 (modifié le 25 février 2010)

Une fois les points calculés (phase d’observation), intervient la phase du traitement numérique (rattachement des relevés locaux au système de référence GPS), puis celle du traitement graphique. Sur ce semis de points, chaque point fourni au minimum trois informations : son nom, ses coordonnées, son altitude, auxquels s’ajoute souvent un code spécifiant la nature de l’élément levé (arbre, poteau, bordure de trottoir...)

Bornage

publié le 14 avril 2009 (modifié le 25 février 2010)
agrandissement (voir flèche sur le dessin ci-dessus)

La phase de traitement graphique consiste à habiller le semi de points, c’est-à-dire à relier ceux-ci entre eux, à matérialiser les bâtiments, le fossé, l’étang (en bleu au centre de l’image) ; chaque élément est identifié par un signe conventionnel qui lui est propre.

Le trait rouge, quant à lui, délimite le périmètre du lotissement. Comme on le voit sur l’agrandissement, la délimitation est très précise. Il s’agit d’une opération de bornage contradictoire, c’est-à-dire en présence de tous les voisins concernés et d’un géomètre-expert. Des bornes sont réellement plantées sur le terrain aux points correspondants !

MNT

publié le 14 avril 2009 (modifié le 25 février 2010)

 

Le Modèle Numérique de Terrain (MNT) permet de reconstituer celui-ci en 3D, et, à partir de là, d’effectuer toutes les opérations de travaux publics : terrassements, calculs des cubatures... D’où l’importance d’avoir levé des points exacts au départ !

Courbes de niveau

publié le 15 avril 2009

 

En croisant le MNT (Modèle Numérique de Terrain) avec des plans d’altitude ronde (tous les 50 cm), il devient possible de calculer des courbes de niveau.

Plan topographique

publié le 15 avril 2009 (modifié le 25 février 2010)

 

En désactivant le MNT, on voit le plan topographique tel qu’il est livré. L’étude du relief permet notamment de distinguer les pentes, donc les lignes d’évacuation des eaux : à gauche vers l’étang, à droite vers le réseau existant (la maison).

Calques

publié le 15 avril 2009 (modifié le 25 février 2010)

Ainsi qu’il apparaît sur cette capture d’écran, chaque élément du plan figure dans une couche d’information différente, un calque. Le plan doit être pensé par couches superposées pour pouvoir être intégré dans un SIG. Il peut y avoir des centaines de calques ; c’est la charte graphique qui détermine leur organisation.

Plan de composition

publié le 15 avril 2009 (modifié le 25 février 2010)
 

L’état des lieux est maintenant terminé. Le plan de composition offre une vue générale de l’aménagement. Les zones constructibles apparaissent en bleu, respectant les distances entre voisins et vis-à-vis du domaine public. La présence d’espaces verts et le dessin de la voirie répondent aux normes d’urbanisme de la commune.

Plan parcellaire

publié le 15 avril 2009
 

Le plan parcellaire est destiné au cadastre. Pour chaque lot, il précise les cotes et la superficie. Chaque lot est borné, et la cote est indiquée par la distance entre bornes.

Plan de voirie

publié le 15 avril 2009 (modifié le 25 février 2010)
 

Le plan de voirie sert à établir la largeur des voies, le rayon de courbure aux virages, ainsi qu’à effectuer les études de sol, à la frontière de l’intervention du géomètre et de l’entrepreneur. L’écoulement des eaux pluviales et usées en fonction de la pente de la voirie est également prévu. Le « A » en haut du plan désigne l’axe du projet, en fonction duquel sera découpé le profil en travers.

Profil en travers

publié le 15 avril 2009 (modifié le 25 février 2010)
 

Le profil en travers a pour vocation de déterminer la structure de la voirie en fonction du type de sol (aptitude à supporter la charge). Ici, une pente de 2 % indique dans quel sens l’eau va rejoindre l’avaloir, puis le nouveau réseau installé jusqu’à l’ancien réseau existant.

Profil en long

publié le 15 avril 2009 (modifié le 25 février 2010)
 

Le profil en long développe une coupe longitudinale suivant l’axe A déjà évoqué. Le trait au-dessus correspond au terrain naturel, le jaune au déblai, le rouge au remblai, le trait rouge au centre figurant le projet final. Les couches de terrassement destinées à accueillir la nouvelle voirie sont appelées le « fond de forme ».

MNP

publié le 15 avril 2009

Modèle Numérique de Projet

 

Le projet de voirie fixé, le logiciel calcule automatiquement les coordonnées de la nouvelle voirie : c’est ce qu’on appelle le nouveau Modèle Numérique de Projet. Les différents réseaux (assainissement, etc.) vont ainsi pouvoir être calculés et positionnés.

Sur le zoom d’une partie du réseau d’évacuation des eaux usées et pluviales, on notera que sont mentionnées à chaque fois les cotes des regards, T pour le tampon (hauteur au niveau du sol), R pour le radier (niveau d’écoulement du réseau d’évacuation).

Canalisations

publié le 15 avril 2009
 

Profil en long d’une canalisation. Ici aussi, la pente est utilisée pour évacuer les eaux de récupération.