Le Sétra

publié le 28 août 2014

Le Sétra, instrument de prestige du servie public

Né en 1968, le Sétra peut être vu comme un des maillons fondateurs d’une autre politique pleine d’ambition, celle qui, achevant la reconstruction d’après-guerre, mettait résolument notre pays sur la voie de la modernité en matière de développement des infrastructures. Le général de Gaulle était à la tête de l’État. Il était environné par des hommes d’envergure comme Paul Delouvrier – père des villes nouvelles – et Edgar Pisani qui organisa la naissance en 1966 du ministère de l’Équipement par fusion du ministère des Travaux publics et des Transports et du ministère de la Construction. Dans la foulée étaient créées les directions départementales de l’équipement, DDE, dont l’acronyme est rentré dans le langage populaire pour désigner une administration de terrain, efficace et proche des gens.

 

La polyvalence et la dispersion géographique des DDE imposèrent vite de les adosser à un solide réseau d’expertise. Les CETE (Centre d’Études Techniques de l’Equipement) ont vu ainsi le jour en 1968. La création du Sétra, service technique à compétence nationale, n’apparaissait plus que comme l’indispensable clef de voûte de l’ensemble, lui donnant sa cohérence et son excellence dans un domaine où la France souffrait alors d’un important retard, celui de la modernisation de son réseau routier et de la construction des autoroutes.

 

Les résultats ont été spectaculaires. L’État avait la volonté de faire ; il pouvait encore y mettre les moyens financiers. En matière d’urbanisme, de transports et d’infrastructures, il prenait aussi le parti de détenir en propre une expertise de très haut niveau. Pour ceux qui l’ont connue, cette époque donne le souvenir d’un âge d’or où prévalait un jacobinisme scientifique et technique décomplexé. (cf. document sur les repères chronologiques du développement des infrastructures contemorain du développement du Sétra).

 

Le réseau autoroutier, presque inexistant dans les années 50, est devenu rapidement un des plus modernes d’Europe à travers la mise en oeuvre du « schéma directeur des grandes liaisons autoroutières ». L’efficacité des déplacements n’est pas la seule gagnante puisqu’en même temps, le nombre des tués sur la route a diminué de manière inverse à la croissance du trafic routier.

Christian Després,
Ingénieur en Chef des Ponts, des Eaux et Forêts

Documents :

Une période d’expension essentiellement monomodale

 

Une période de maturité à orientation multimodale

 

Le Sétra demain

 

Le Sétra, de Bagneux à Sourdun

 

Le Sétra et l’histoire tourmentée des autoroutes

Un nouvel ouvrage de Christian Després qui contribue à la conservation de la mémoire du Sétra qui fut emblématique de l’efficacité publique.